Dvar Torah
- Emmanuel Sorek
- il y a 6 heures
- 2 min de lecture
En lisant l'histoire de Yaakov et de ses douze fils, nous rencontrons de nombreux épisodes individuels remplis de leçons qui s'appliquent directement à notre vie moderne. Mais lorsque nous élargissons notre perspective, en ne considérant pas seulement chaque événement pris individuellement, mais en découvrant plutôt les fils qui les relient, des voies de sens entièrement nouvelles s'ouvrent à nous. Nous commençons à voir comment Hashem tisse des messages à travers les histoires, révélant des vérités plus profondes qui nous sont directement transmises.
La vie de Yaakov est marquée par une lutte constante. Il travaille pour Lavan pendant vingt années difficiles, fuit Esav après avoir reçu la bénédiction, puis endure le chagrin de perdre son fils bien-aimé Yosef. Dans la paracha de cette semaine, Vayishlach, Yaakov se livre à sa célèbre lutte nocturne avec un ange. Après la lutte, l'ange lui donne un nouveau nom : Israël. La racine du mot « Israël » est liée à la lutte : Yaakov a désormais lutté à la fois contre des humains (Lavan et Esav) et contre le divin.
Le mot « lutte » lui-même est frappant. Il n'implique pas nécessairement le succès ou l'échec ; il décrit un effort énergique pour se libérer d'une contrainte. La lutte est la tentative, l'engagement, le refus d'abandonner.
Plus loin dans la paracha, Yaakov est confronté à un autre type de lutte. Sa fille Dina sort seule et est capturée et agressée par Shechem. Lorsque Yaakov apprend la nouvelle, la Torah nous dit qu'il reste silencieux jusqu'au retour de ses fils. Il est difficile d'imaginer l'angoisse de Yaakov à ce moment-là, mais pour une raison quelconque, il choisit la retenue plutôt que la réaction.
En comparant ce moment aux défis précédents de Yaakov, nous pouvons comprendre son silence. Dans ses luttes avec Esav et Lavan, Yaakov a agi. Il a choisi de prendre la bénédiction ; il a choisi de travailler pour Lavan et finalement d'épouser Rachel malgré avoir été trompé. Il s'agissait là des décisions actives, prises dans la poursuite de ce qu'il croyait être juste ou nécessaire.
Mais après avoir lutté avec l'ange et avoir été rebaptisé Israël, son combat avec Dina est d'une nature différente. Ici, comme le note le Malbim, le mal était déjà fait – rien de ce qu'il pouvait faire ne pouvait défaire ce qui avait été fait. Ce n'était pas le moment d'agir, mais d'accepter douloureusement la situation. Son silence n'était pas de l'indifférence ; c'était la reconnaissance que tous les combats ne permettent pas une intervention immédiate. Certains exigent de l'endurance, de la patience et de la retenue.
Ensemble, ces scènes nous montrent toute la gamme des « luttes » dans la vie de Yaakov : parfois actives, parfois passives, mais toujours honnêtes, toujours humaines. Et c'est peut-être là une partie du message de l'appel à Israël : s'engager pleinement dans les défis que Hashem nous lance, non seulement ceux qui exigent une action audacieuse, mais aussi ceux qui exigent la difficile force du silence.



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