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Photo du rédacteurEmmy Rubin

Le Blocus Bronfman - Une Chronique

Par Emmy Rubin

Éditeur en chef


Via Chabad Concordia


Le jeudi 22 février, les étudiants du campus recevaient et ont tous ouvert le même courriel avec le sujet; "Manifestation à la Faculté de gestion Desautels / Desautels démonstration", avec l'en-tête en italique du courriel indiquant que le message était envoyé au nom de Denis Mondou, directeur du Centre des opérations d'urgence.


La « manifestation » qui se déroulait était un groupe de manifestants pro-palestiniens bloquant toutes les entrées et sorties du bâtiment Bronfman, qui abrite l'école de gestion Desautels. Le blocage empêchait les étudiants de n’assister à leurs cours en personne, obligeant les cours à se dérouler sur Zoom. La police a été appelée sou peu, intensifiant la situation et l’énergie de la foule pro-palestinienne, ce qui a entraîné des publications sur Instagram exigeant "Flics hors de notre p___ de campus ! (Cops off our f— campus!)" de la part de comptes comme SPHR (anciennement SPHR McGill).


Dans les semaines précédant, les groupes pro-palestiniens étaient devenus de plus en plus agités suite à leur découverte de cours enseignés par Start Up Nation à l'école de gestion de McGill ; des cours qui s'inspirent des innovations technologiques et commerciales qu'Israël a engendrées au cours de son histoire.


Concernant la dénonciation des pro-palestiniens du Start Up Nation, les membres du club étudiant Start Up Nation McGill ont expliqué que l'objectif de Start Up Nation était d’éduquer les élèves sur les innovations israéliennes et juives et les start-ups afin d’enrichir leurs compréhensions des affaires et de la technologie. Lorsqu'on leur a demandé leur réaction face à l'indignation vocale de SPHR envers le Start Up Nation, ils ont déclaré qu'ils utilisaient ce dernier simplement "comme une plateforme pour propager leur propagande anti-israélienne... Start Up Nation n'a rien à voir avec le conflit palestinien, et tout ce qu'ils (SPHR) veulent faire, c'est éliminer tout ce qui a trait aux innovations israéliennes ou juives de la conversation".





Bien que beaucoup pourraient supposer que le Start Up Nation était la force motrice derrière le lieu et la nature de la protestation, comme de nombreuses images et vidéos circulaires de ce jour-là présentent une affiche exigeant "Fin du Start Up Nation de McGill !", il y avait (si possible) un motif encore plus sinistre.


En discutant avec des individus juifs présents à la manifestation, le bâtiment Bronfman était bloqué ce jour-là en raison de son nom. Samuel Bronfman, un homme d'affaires canadien et philanthrope qui a fait don de l'édifice connu sous le nom de bâtiment Bronfman à l'Université McGill en 1971, était un Juif et un sioniste bien connu, présidant le Congrès juif mondial pendant de nombreuses années. Peut-être encore plus suspect est le fait que le jour de la protestation, un orateur juif devait assister à l'une des conférences, mais, en raison du blocage, n'a pas pu prendre la parole.


La partie la plus notable de la manifestation, cependant, était l'afflux d'étudiants israéliens et juifs se sont rassemblé en solidarité juste en face du bâtiment Bronfman. Les étudiants dansaient et chantaient avec des drapeaux israéliens, souriant et se soutenant mutuellement ainsi que leur pays face à une haine dévastatrice. Cette haine découlait non seulement du blocage et des affiches provocantes, mais aussi de chants tels que "retournez chez vous, colons" et "révolution Intifada".


L'Intifada, comme le savent tous les Israéliens et les Juifs, est un terme qui décrit les actes de violence commis contre les citoyens israéliens par des terroristes palestiniens, kamikazes et meurtriers. Les première et deuxième Intifadas, de 1987 à 1993 et de 2000 à 2005, respectivement, ont été des années pleines de peur constante de terreur quotidienne pour les Israéliens.


En réponse aux chants de "Intifada" et de "révolution Intifada", vers 16 heures, des étudiants juifs ont fabriqué une affiche avec l'image d'un bus explosé en Israël par un kamikaze pendant la deuxième Intifada avec les mots "Voici l'Intifada" écrits en bas. Selon un élève juif présent à la manifestation, "l'idée derrière cette affiche est que, puisqu'ils chantaient intifada révolution, nous étions assez naïfs pour penser que beaucoup de gens ne savaient pas ce qu'était l'Intifada et que montrer peut-être que les premières et deuxièmes Intifadas mortelles - nous parlions de la deuxième Intifada en 2005 - humaniseraient la situation... mais alors que nous tenions l'affiche 'C'est l'Intifada' [les manifestants] ont continué à chanter 'intifada révolution' sans égard pour la violence des Intifadas contre les Juifs israéliens. Nous avons été honnêtement choqués qu'ils continuent à chanter 'intifada révolution' même après avoir vu l'affiche du bus explosé."


Beaucoup, surtout ceux du côté pro-palestinien du conflit, échouent à comprendre le fait qu'ils glorifient la violence contre les Israéliens et les Juifs. L'étudiant juif a continué en disant que, "Personnellement [l'Intifada], c'est la raison pourquoi mes parents ont quitté Israël, la raison que j'ai un membre de ma famille qui n'a pas pris les transports en commun pendant cinq ans quand il était en Israël pendant l'Intifada - parce qu'ils avaient peur que le bus explose par des kamikazes."




Via Anonymous


Comme les chroniques de cette protestation ont commencé avec un courriel, elles doivent également s’y terminer de la même façon. Le mardi 27 février, Deep Saini, président et vice-chancelier de l'Université McGill, a envoyé un message condamnant diplomatiquement le blocage pro-palestinien à Bronfman. Cependant, une phrase a marqué la plupart des étudiants juifs impliqués dans les événements du bâtiment Bronfman : "Au cours de la journée, une contre-manifestation a commencé, aggravant encore la situation."


Selon des membres de Chabad McGill, responsables de la forte mobilisation du soutien juif ce jour-là, Saini se trompe lamentablement en qualifiant l'unité juive comme "contre-manifestation". Une contre-manifestation implique que les deux groupes présents à Bronfman ce jour-là étaient également féroces dans leurs expressions de discours et d'action, alors que, selon l'un des membres organisateurs de Chabad, "Ce n'était pas agressif : il s'agissait de réunir la communauté juive".


Chabad McGill est reconnu sur le campus pour ses tables de Tefillin où ils identifient les étudiants juifs qui passent et leur demandent s'ils veulent participer à la mitzvah de prier, dans le but de créer une communauté sûre et ouverte pour les Juifs sur le campus. Le 22 février n'a pas fait exception. Ayant déjà réservé une table pour les Tefillin dans l’intersection Y, les membres de Chabad ont entendu le chaos venant du bâtiment Bronfman, réalisant instantanément que "l'endroit le plus important où les élèves pourraient se faire entendre était devant le bâtiment Bronfman." Instantanément, Chabad a déplacé sa table et son Tefillin vers Bronfman parce que ce jour-là, le message de Chabad était plus que simplement les Tefillin : "il s'agissait de construire la communauté juive et de s'assurer que les étudiants juifs savaient que leur voix était entendue".


Bien qu'il soit si facile de rester là où c'est sûr de ne pas avoir a engagé avec ceux qui démontrent une haine aussi évidente, pour les étudiants juifs, on n’a pas choix que de faire face à ceux qui nous détestent. Comme l'a déclaré l'un des membres de Chabad, "Quand ils commencent à crier des slogans comme 'intifada' vers nous, nous n'avons pas d'autre choix que de répondre à quelque chose comme ça - nous ne pouvons pas simplement rester là." Au lieu de renvoyer des discours haineux aux pro-palestiniens comme associé au terme "contre-manifestation", les étudiants juifs se sont simplement assis ensemble et ont chanté. Un étudiant juif présent ce jour-là a déclaré : "nous ne bloquions rien, il n'y avait pas de blocage de notre côté. De l'autre côté, ils bloquaient l’accès au bâtiment... nous allions là où étaient les étudiants, là où était l'action... mais il s'agissait de la communauté juive, pas d'une contre-manifestation".


Les images de la manifestation Bronfman du 22 février étaient frappantes dans leur représentation d'un groupe d'étudiants séparés de l'autre par un vide fait par la police. Interrogés sur le symbolisme de cette image, les étudiants juifs présents ce jour-là ont expliqué : "C'est symbolique de ce que vit actuellement le campus. Nous sommes dans une université polarisée en ce moment et c'est comme ça que les choses sont."


Les étudiants pro-palestiniens sont indignés à la vue d'un drapeau israélien sur le campus, comme on l'a vu le 22 février. De l'autre côté du spectre, les étudiants juifs ressentent de la peur, de la colère et même de la haine lorsqu'ils voient quelqu'un arborer un keffieh. Cependant, il est important de se rappeler que tandis qu'un objet est un symbole de l'unique État juif de la planète qui offre un refuge aux Juifs confrontés à une persécution sans fin, l'autre est un vêtement popularisé par un chef terroriste responsable de la mort de Juifs ainsi que de la création des Intifadas. Bien que cette polarisation sur le campus soit réelle, elle n'a pas les mêmes enjeux. Un groupe essaie de surmonter la peur que leur identité leur procure avec la communauté et l'espoir - l'autre se réjouit de faire peur aux autres.


Le 22 février n'était pas un jour de contre-manifestation. C'était un jour affirmant que les Juifs ne seront pas rendus craintifs.



Via Chabad Concordia

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